L’échappée belle


Semaine Culturelle Gratuite aux Palais Royaux d'Abomey ©Fondation Zinsou


Qui dit "Fondation Zinsou" dit "art", dit "culture", dit "enfants", dit "artistes". Voilà les mots, en général, qui reviennent lorsqu’on pense aux actions de l’association créée en 2005. Cependant, de temps en temps, la Fondation Zinsou se fait l’échappée belle, intervenant hors des sentiers battus. On la retrouve alors sur des projets inattendus et surprenants.
Depuis le départ, la Fondation Zinsou a eu cette volonté forte d’inscrire ses actions dans la cité. Dans la "cité" : le mot vient du latin "civitas" qui signifie l’ensemble des citoyens d’une ville, d’une nation, d’un état. Là est tout son sens et tout le sens que la Fondation Zinsou a souhaité donner à ces échappées belles : appuyer ponctuellement des actions citoyennes, des actions solidaires, des actions qui ont un sens pour le développement du territoire, de la cité, du citoyen.
Ainsi, au Bénin, parce que s’ancrer dans un territoire est essentiel, la Fondation Zinsou a soutenu, à travers des aides ciblées, des projets qui adhèrent à la population et auxquels la population adhère. Des échappées belles à dimension sociale concernant des thèmes fondamentaux pour le développement tels que la formation (2005-soutien à l’ONG Cap Croissance), le micro crédit (2007-soutien à l’ONG Care Bénin) ou la santé publique (2012-soutien au service pédiatrique du Centre National Hospitalier Universitaire-CNHU).
Et parce que l’engagement artistique est aussi un acte citoyen, la Fondation Zinsou n’oublie pas ses premières amours dans ses opérations extérieures. Les villes d’Abomey et de Ouidah en ont été les témoins forts. En décembre 2008, en finançant la billetterie du Musée des Palais royaux d’Abomey, la Fondation Zinsou a permis à plus de onze mille visiteurs de découvrir gratuitement ce site d’exception à travers "les mercredi, c’est gratuit". Face au succès de l’action, le projet est devenu "les semaines culturelles gratuites" en novembre 2010 et février 2011. A Ouidah, ce sont les statues de l’artiste Cyprien Tokoudagba qui ponctuent la tristement connue Route des esclaves qui ont été entièrement restaurées en 2012, vingt ans après leur création pour l’événement Ouidah 92.
Les échappées belles de la Fondation Zinsou brisent aussi les frontières et si être citoyen chez soi, c’est aussi être reconnu ailleurs, alors le Bénin, mais aussi l’ensemble du continent africain ont une place à part entière dans la valorisation des artistes qui les représentent. C’est dans cette optique que s’est mis en place le soutien à l’exposition Vodoun/Vodounon présentant les photographies de Jean-Dominique Burton des 57 plus grands vodounon du Bénin au Togo et en Belgique. C’est aussi en accompagnant Les Nuits de Fourvières en 2012 à travers La nuit au Bénin mettant à l’honneur les artistes chanteurs Angélique Kidjo, le Gangbe Brass Band et le Tout Puissant orchestre Poly-Rythmo que le Bénin a rayonné dans l’hexagone le temps d’une nuit. C’est enfin, en valorisant les danseurs du continent africain via l’œil du photographe Antoine Tempé qui les présente tournoyant et virevoltant dans Dansons Maintenant !, une exposition itinérante présentée à travers toute l’Afrique du Sud, que la Fondation Zinsou a souhaité poursuivre son action.

L'équipe de la Fondation Zinsou aux Nuits de Fourvières en 2012

Mais la plus belle échappée, sans nul doute, même si l’expression paraît aujourd’hui un peu galvaudée et peut résonner comme une notion obsolète alors qu’elle n’en reste pas moins juste et profonde, est celle de devenir, comme la Fondation Zinsou, un citoyen du monde. Car nous sommes citoyens dans le temps et dans l’espace, nuit et jour, ici et ailleurs.

Aurélie Gbeffa
Directrice générale de la Fondation Zinsou
Extrait du Livre des 10 ans de la Fondation Zinsou

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